En tant que parent, j’ai longtemps été en déséquilibre occupationnel par rapport à mes différents rôles. Cela m’a amenée à mettre tous mes œufs dans le même panier en m’oubliant au passage.
Ayant une enfant avec de grands besoins, je me suis vite rendue compte, quand elle était bébé, qu’elle ne correspondait pas à ce qui était écrit dans les livres. Je m’étais pourtant si bien préparée!
J’ai appris rapidement à faire confiance à mon jugement, à mon instinct et j’ai conservé comme ligne de conduite de rencontrer les besoins de mon enfant d’abord, et non d’être validée par mon entourage. J’ai lu beaucoup, pris des formations. J’ai même exercé un court moment en ergothérapie auprès des enfants, avec l’intérêt d’offrir mon support à d’autres familles. (Malgré ma joie d’accompagner des enfants, l’accompagnement des parents m’intéresse davantage!)
Je me rendais compte que de s’occuper de mon enfant n’était pas la majeure difficulté dans mon cas. Et je reconnais ma chance.
Par contre…
…les jugements d’éducateurs, d’enseignants, d’étrangers à l’épicerie ou au parc, – la plupart bien intentionnés, mais pas toujours bien informés et ouverts à des réalités différentes des leurs. Surtout quand l’enfant n’a pas encore de diagnostic, on en entend de toutes les couleurs.
…ma fatigue physique et psychologique, – ma fille ayant eu longtemps des troubles de sommeil.
…l’isolement, – qui finit par se produire à force d’en avoir marre de me justifier auprès de tout le monde.
…la mise sur pause de mon rôle professionnel pendant un moment, – ayant choisi de rester à la maison avec ma fille pour mieux l’accompagner.
Sans compter que l’occupation de parent à la maison n’est pas du tout valorisée dans notre société malgré la richesse et l’importance de sa mission. Cette expérience de vie m’est pourtant précieuse aujourd’hui au travail.
J’ai ainsi une grande compassion pour les parents qui sont passés à travers cette expérience ou qui la traverse actuellement. Il peut être difficile de conjuguer vie professionnelle et de répondre aux besoins de l’enfant, tout en se priorisant comme personne. Surtout lorsqu’on a un enfant avec des besoins différents de la ‘norme’.
Je suis convaincue qu’il est possible d’y arriver, car je l’ai fait au terme d’un long chemin, de nombreux essais et erreurs. Ma santé mentale en a souffert à certains moments. Ma plus grande erreur fut de ne pas demander d’aide les premières années et de tenter de tout gérer seule avec mon conjoint.
Il n’est pas toujours nécessaire de faire de grands changements pour améliorer votre quotidien comme parent. Il y a des possibilités de faire autrement parfois pour diminuer la pression et augmenter votre qualité de vie. Et par extension, la qualité de vie des enfants et de la famille.
Les solutions ne sont toutefois pas faciles à percevoir lorsque l’on est sur le pilote automatique dans le tourbillon du quotidien.
Vous n’êtes pas seuls. Plusieurs options existent si vous avez besoin de support : une maison de la famille, un professionnel de la santé ou un centre de répit, par exemple.